Je suis tel cette mère aux fils unies à un unique cœur.
L’un va vivre et l’autre doit mourir .
Et sous cette morne destinée ,les deux condamnés
liés à un frêle avenir, se partagent une mère captive.
Mille murmures inondes l’arène ou les heures expirent.
En son centre, l’opprimant soleil met à genou la féroce terre.
L’immonde spectre se nourrit de ce divin festin
Abandonnant à ses chiens l’espoir amputé qui tente de s’enfuir.
C’est en vain, l’amour transpire, retenant son seul déserteur.
Le temps . qui se jette du haut de sa pendule .
La mère déchire le funèbre amour, qui saigne tel une fontaine
Et les lambeaux de chairs enlacent la plainte des deux frères.
Le désespoir ,muet ,en duel au clair de lune
Tombe ; devant les remords .
Et c’est alors que l’ironie, glaciale, reprend ses droits.
Le survivant se meurt, trop grande fut la perte d’un frère.